Un des principaux objectifs d'ArtWar(e) est de visualiser
dans les réseaux sociaux, des vagues d’émergence, d’obsolescence, et des
phénomènes d’import-export de concepts artistiques, comme de repérer
des formats. Contrairement à l’histoire de l’art qui nomme les formes
une fois qu’elles sont devenues identifiables et formatées, ArtWar(e)
cherche à détecter ces tendances au moment de leur émergence, alors
qu’elles n’ont encore aucun nom et qu’elles n’ont pas reçu le label
d’art.
Il est important de mentionner qu'il s'agit ici à la fois de
construire, mais également de mettre en question, un dispositif quelque
peu kafkaïen. En effet, ArtWar(e) utilise les outils de surveillance
les plus puissants jamais développés, comme Facebook, afin de détecter
d'infimes soubresauts du désir et de la vie sociale des formes. Ce
contournement des us et coutumes du monde de l'art a donc un prix, celui
de cautionner une police de la pensée.
ArtWar(e) propose de dévaluer la posture du commissaire
d’exposition, dont la « perte d’aura » devient manifeste : dans le
dispositif de production-consommation des processus créatifs, il se
situe en « bout de chaîne ». Lorsque les processus sous-traités par le
dispositif machinique sont incapables de remplir leur rôle et entrent
dans une phase d’indécidabilité, le commissaire intervient et interrompt
le traitement de façon arbitraire.
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