Mounir FATMI, Save Manhattan (03), 2007.
Sound architecture, speakers, sound system, soundtrack, light and shadow,
500 x 250 x 100 cm. 52ème Biennale de Venise, Collection Hessel Foundation.
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Le projet Save Manhattan est une réflexion sur les attentats du 11 septembre 2001. Il se compose de trois éléments distincts, Save Manhattan 01, Save Manhattan 02 et la version finale de Save Manhattan 03, présentée pour la première fois lors de la biennale de Venise 2007. Save Manhattan 01,
2003-04, était construite avec de nombreux livres écrits suite aux
événements du 11 septembre, à l’exception de deux exemplaires du Coran.
Les livres étaient disposés sur une table de façon à ce que leur ombre
projetée sur le mur dessine la ligne d’horizon de Manhattan telle
qu’elle était avant le 11 septembre. Les deux exemplaires du Coran
recréent ainsi l’image spectrale des tours jumelles.
En 2005, Mounir Fatmi a réalisé Save Manhattan 02.
Cette installation se compose de cassettes VHS empilées sur une
plate-forme posée à même le sol. Les cassettes VHS, un élément récurrent
dans l’œuvre de l’artiste, sont également disposées de manière à
rappeler l’horizon de Manhattan avant la tragédie, même si cette
installation ne comporte pas d’ombre portée. Save Manhattan 02 est une
structure dépouillée en noir et blanc. On peut voir dans l’utilisation
les cassettes une réflexion sur la frénésie des médias et la dureté des
images diffusées en boucle après les événements. Cette œuvre cherche
pourtant à commémorer l’attitude des médias et à évoquer les moments de
silence entourant le chaos, amplifié par l’action des chaînes de
télévision et les journaux du monde entier.
Save Manhattan 03, Architecture
Sonore est l’élément final de cet ensemble. Alors que les deux premières
versions utilisaient livres et cassettes VHS, cette installation
utilise le son comme élément essentiel à travers quatre-vingt-dix
haut-parleurs de tailles et de formes différentes disposés sur le sol.
Ce concert de bruits provient de sons réels qui reflètent le brouhaha de
la vie urbaine : des klaxons, des crissements de pneus, le métro, des
accidents de circulation mais aussi de sons fictifs car extraits de
films d’action hollywoodiens. Ces sons synchronisés sont divisés en
trois boucles sonores qui correspondent alors à l’architecture des
haut-parleurs. Cette œuvre donne une image forte de la ville de New
York, présentée comme un corps qui vit, qui respire, qui souffre et qui
est capable de résister même aux événements les plus catastrophiques.
Une lumière projetée sur
l’installation dessine une ombre nette de la ligne d’horizon de
Manhattan telle qu’elle était avant le 11 septembre. Le spectateur
pénètre dans cet espace et passe devant la lampe, il contribue ainsi à former partie de l’installation et
par là, à s’introduire dans un épisode de l’histoire. Cette œuvre est
caractérisée et développée à partir de cette nouvelle culture, elle-même
issue des expériences et des événements récents. Personne ne peut
regarder cette installation avec les mêmes yeux qu’avant, car nous
sommes tous les héritiers d’un monde de l’après 11 septembre. L’histoire
racontée par l’œuvre peut s’interpréter comme notre « Cheval de Troie »
contemporain, à travers la subtile manière dont l’ombre rend cette
structure intangible, tangible.
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Mounir FATMI, Connexion (L'Erotisme), 2006.
Mounir FATMI, Dieu est grand, 2006.
Mounir FATMI, Sans Histoire, 2012.
Mounir FATMI, Jusqu'à preuve du contraire (06), 2013.
Mounir FATMI, Les Monuments, série commencée en 2009.
Mounir FATMI, G8 Les Balais, 2004.
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